COURAGE !

Source : wolverxne

Les actes de courage, moi ça me remue tellement les entrailles que j’ai le coeur qui m’envoie la décharge d’un réacteur nucléaire de 1450 MW ! Vous voulez me faire pleurer ? Oubliez les histoires mélodramatiques et parlez-moi de bravoure et je suis submergée par l’émotion. Mais pour ça, pas besoin de me raconter l’histoire d’un être exceptionnel qui a accompli un exploit. Non, non ! Des personnes courageuses j’en rencontre tous les jours en consultation ou en accompagnement. Le plus beau c’est qu’elles ne se rendent pas compte de la force de leur courage. Parce que lorsque nous parlons de courage, nous avons souvent l’impression qu’il faut aller chercher au fond de soi une ressource rare et qui demande des prédispositions. « Oh ben moi je suis vraiment pas courageux ! ». Comme si nous étions dotés ou non du gène du courage. Donc bonne nouvelle c’est à la portée de tous.

En revanche, pour que le courage puisse se manifester, il faut que le Qi (énergie) du Foie et de la Vésicule Biliaire soit abondant. s’il est déficient, cela va engendrer de la peur.


UNE QUESTION DE VOLONTE ?

« Allez, je prends mon courage à deux mains et j’y vais ! ». C’est une solution mais ça ne marche pas toujours ou tout du moins ça ne suffit pas. C’est une solution pour surmonter une difficulté dans l’immédiat et l’avantage est de nous faire prendre conscience que finalement ce n’était pas si compliqué. Cependant quand il s’agit d’un problème qui nécessite d’agir sur une longue période, ce n’est pas adapté.

Alors, je crois que c’est plus profond que « à 3 j’y vais ! ». C’est une construction sur le long terme, ça se cultive et ça s’entretient à chaque instant. C’est ce qui fait que lorsque c’est nécessaire, nous aurons appris à stimuler les ressources dans la durée qui nous permettront  ainsi de faire face avec courage.
Et pour que cette construction dans la durée soit opérante, il faut s’assurer que notre énergie (Qi) du Foie et de la Vésicule Biliaire soit suffisante. Les personnes qui présentent une déficience de ce Qi du Foie et de la Vésicule Biliaire sont hésitantes, elles tergiversent, elles sont craintives, elles ont peur notamment de l’inconnu,  elles sursautent pour un rien, ont des palpitations, une baisse de la vue, présentent de l’insomnie… Dès lors qu’un de ces signes apparaît, on peut se poser la question de son équilibre ou déséquilibre énergique.


“UNE CATASTROPHE
POUR EVITER LE PIRE”

La colère et la résistance sont-elles utiles pour agir avec courage ? Non. La rage de vaincre alors ? Ça c’est puissant quand même ! Eh ben ça marche pas non plus ! Se mettre en colère ou résister nous fige et nous plonge dans un sentiment d’injustice : « Pourquoi moi ? ». De surcroît, cette posture vient souvent générer des peurs. Et là, en plus du problème à résoudre, il faut aussi surmonter nos peurs. C’est insoluble ou alors nous y arrivons mais à quel prix !

Devant toute difficulté le préalable c’est déjà d’accepter la situation. Lorsque je suis face à un tsunami, pendant quelques heures je suis sous le choc. Puis je sors de ma torpeur et me dis : « Patricia, cette catastrophe est là pour t’éviter le pire ». Et là, c’est un milliard de possibilités qui s’ouvrent à moi car je rentre dans la phase : « quelles sont les solutions ? ». Et je peux vous dire qu’à ce moment-là j’ai un sursaut de vie colossal.  Je sens à l’intérieur de moi cette force qui me pousse à faire des choix en conscience et à agir. Et au final, j’ai le sentiment que ce n’était pas si terrible.


LE COURAGE C’EST NE PAS
AVOIR PEUR DE SES PEURS

Chaque fois qu’un coup dur nous tombe dessus, veillons à agir et ne surtout pas réagir. Qu’est-ce que réagir ? Au lieu de garder son calme et d’évaluer les solutions en se faisant confiance, la « machine à peurs » s’anime : « Comment je vais faire si ça se passe comme ceci ? », « Je suis incapable de faire face à un tel cataclysme », « De toute façon je les accumule ! Ce sera quoi la prochaine fois ? ».  Cette attitude est grosse consommatrice d’énergie. Toute cette vitalité gaspillée n’est pas utilisée à bon escient.
Donc quand le petit vélo dans notre tête s’emballe, avant de se précipiter sur la première idée venue pour se débarrasser au plus vite du problème, faisons “un arrêt sur image” sur ce qui se joue en nous et faisons la part des choses entre le danger réel et notre peur irrationnelle. Nous commençons ainsi par évacuer la peur de nos peurs pour mobiliser ensuite les ressources utiles à la traversé de l’épreuve.


LE COURAGE C’EST
RIRE ET AIMER

Ma grand-mère a eu une vie très dure et a vécu de terribles souffrances. Elle ne s’en plaignait jamais, se souciait toujours plus des autres que d’elle-même. Et puis, elle riait tout le temps, d’un grand rire qui se fracasse contre les murs et qui continue de résonner en moi. Son rire c’était un acte de courage. Les épreuves n’ont pas eu le dessus sur son bonheur. Son rire c’était un acte d’amour. Le bien-être des siens primait sur son propre confort. C’était une personne lumineuse, toujours heureuse de ce que la vie lui offrait.

Un jour j’ai rencontré une jeune maman qui élevait seule sa fille de 6 ans. Cette maman était atteinte d’un cancer du foie, elle suivait une séance de chimio tous les 15 jours à vie. Son courage était aussi immense qu’il était discret. Elle n’en faisait pas des caisses, pas le temps pour ça. Elle vivait pleinement chaque instant. Elle était si éblouissante que ce souvenir continue de me réchauffer le coeur et l’âme.

Le courage c’est ouvrir notre cœur en grand pour accueillir la beauté qui nous entoure. C’est arrêter de pleurer les morts pour rire avec les vivants.


LE COURAGE C’EST
SE RESPECTER

Je suis très admirative de ceux qui osent aller contre l’ordre établi pour respecter  leurs valeurs profondes, se respecter. Ils militent, s’engagent, défendent les opprimés, la planète.  Ils ont le courage de leur humanité. Ils font bouger les lignes, au prix de leur sécurité. Ils défendent leurs valeurs par des actions justes et courageuses. Ils ne se soumettent pas à la facilité. Ce sont de véritables samouraïs.

Pourtant, défendre ses valeurs ne passe pas forcément par des engagements au sein d’organisations ou associations. Etre courageux c’est déjà être authentique, vraiment. Et nous pouvons tous exprimer notre sincérité courageusement d’un tas de façons différentes. L’art en est un beau moyen, mais ce peut être aussi dans notre quotidien, dans notre rapport aux autres, notre regard sur nous-même. Si nous cherchons à être vrai, c’est déjà beaucoup.


NE PAS CONFONDRE
FAIBLESSE ET FRAGILITE

La faiblesse c’est s’enfermer dans une position de victime « la vie est injuste avec moi, je n’y peux rien, c’est comme ça ». Cette victimisation est source d’inertie et c’est cette inaction qui est à l’origine de toutes ces « injustices de la vie » qui s’accumulent. La faiblesse c’est aussi faire semblant, être dans l’illusion que la situation va se régler d’elle-même ou c’est être dans le déni, faire l’autruche.

La fragilité c’est prendre conscience de l’ampleur de la difficulté, l’accepter, agir avec ses ressources (sans se surestimer, ni se dévaloriser) et ne pas entrer dans une optique de performance ou d’obsession du résultat. C’est sortir du contrôle pour que « le faire » soit au service de « l’être ». C’est accepter d’être soi avec toutes nos fêlures mais aussi toutes notre puissance. C’est avancer humblement à chaque pas et faire de son mieux. C’est faire des « arrêts sur image » lorsque nous sentons que nos démons (peur, colère) pourraient être tentés de s’exprimer pour les évacuer tranquillement.


SE TRANSCENDER

Lors d’une discussion, une personne évoque un évènement que j’ai vécu récemment en le qualifiant de “cauchemar”. Sur le coup, je ne comprends pas de quoi elle me parle. Et elle, elle me regarde avec des yeux exorbités qui signifient “mais comment peut-elle ne pas comprendre, elle est dingue ou quoi !” ? En fait, la gravité de la situation, au lieu de me plomber, m’a galvanisée. J’ai découvert des ressources incroyablement accessibles. C’est ce qui m’a permis de comprendre que se transcender c’est s’affermir intérieurement sans crispation pour agir extérieurement sans dispersion.

Me transcender m’a donné la force de faire face avec optimisme et détermination. C’est sacrément bon ! Et justement, le courage, à travers le dépassement de soi, nous apporte une conscience de nous-même particulière. Il transforme notre vision de la vie, il nous transforme. l’épreuve, aussi terrible soit-elle, est un accélérateur sur ce chemin de la connaissance et l’acceptation de soi. Mais pour ça, il faut oser l’inconnu, oser les zones de turbulences et quitter le confort d’une vie bien contrôlée et arrêter de se préparer au pire au cas où. D’ailleurs, je suis convaincue que d’anticiper tous les scénarios catastrophes possibles est la meilleure façon de les voir se réaliser.


QU’EST-CE QUI ME DEMANDE DU COURAGE ?

Le courage des uns n’est pas le courage des autres. Ce qui me demande du courage à moi, pour vous c’est peut-être du billard. Vous me direz… Alors j’ai besoin de courage pour oser être pleinement moi, de ne pas plaire à tout le monde, arrêter de me critiquer, être bouleversante et drôle à la fois, m’exposer dans la lumière, bref…  m’aimer et être libre.


LE COURAGE ULTIME

Comment aborder la mort ? Longtemps je me suis posée cette question. Et puis j’ai accompagné mon père récemment. Lui il m’a montré de façon magistrale ce qu’était le courage ultime. Au moment du départ, il s’est senti prêt, en paix et serein. Il a accepté. C’était magnifique.

Et puis au cœur du désordre, il y a un ordre sous-jacent…