EH BIEN CHANGEZ MAINTENANT !

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« Tout est changement, non pour ne plus être
mais pour devenir ce qui n’est pas encore. »

Epictète

 

Cette phrase est mon guide, elle illustre mon parcours.

Mais pourquoi en faire un article de blog aujourd’hui ? Parce que depuis quelques temps de plus en plus de personnes qui viennent me voir en consultation de médecine chinoise souffrent « d’un mal de changement ».

Elles ont, en effet, besoin d’enclencher un changement important dans leur vie que ce soit sur le plan personnel, amoureux, professionnel ou familial. Il y a celles qui en sont conscientes et qui se l’interdisent considérant qu’il s’agit d’un caprice, que ce n’est pas sérieux et que ça va passer… Il y a celles qui n’en sont pas conscientes et qui se demandent ce qu’elles ont, pourquoi elles se sentent si mal. Et il y a celles qui sont prêtes à « y aller » et que la peur paralyse.

Mais qu’est-ce qui fait que même quand nous le refoulons, ce besoin de changement revient sans cesse ? Pourquoi ressentons-nous un conflit intérieur entre intuition et raison ? Entre culpabilité et aspiration profonde ? Entre peur et espoir ?


QU’EN DIT LA MEDECINE CHINOISE ?

« Refouler » un besoin de changement va se traduite par une stagnation du Qi (énergie vitale) qui se manifeste notamment par de la fatigue, une sensation d’oppression, des tensions, des difficultés digestives, l’impression de pensées qui « tournent en rond », etc. A la longue, la colère (exprimée ou non), l’impatience, l’agacement et la frustration s’installent.

Et bien sûr, cette stagnation du Qi est associée à une impression d’immobilisme pesant dans notre vie.

La solution : mettre du mouvement aussi bien sur le plan énergétique que dans sa vie.


L’IMPRESSION DE STAGNER

Le besoin de changement, conscient ou non est le résultat d’une évolution intérieure qui se trouve en décalage avec nos conditions de vie extérieures.  Alors tant que nous ne faisons rien, le malaise et le mal-être persistent et s’enracinent provoquant entre autres cette fameuse stagnation du Qi. C’est ce qui explique pourquoi, les personnes présentant ce syndrome, me disent souvent en consultation : « j’ai l’impression de stagner, que rien n’avance dans ma vie ».


LES FREINS AU CHANGEMENT

Ils sont nombreux les facteurs qui nous freinent, je n’en citerai  donc que quelques-uns.

IL EST URGENT D’ATTENDRE

La situation perdure depuis un certain temps, alors nous ne sommes pas à un jour près ! Ainsi nous remettons sans cesse au lendemain, et nous devenons des experts de la procrastination.

Ou bien nous attendons que quelque chose de particulier se produise pour agir : un nouveau job, la fin des travaux de la maison, la vente de l’appartement, etc.

C’est là que la stagnation du Qi s’installe, insidieusement. Et ensuite, lorsque nous nous retournons sur le temps que nous avons laissé filer sans agir, alors là en plus de la stagnation c’est l’angoisse qui vient s’ajouter avec son lot de troubles (sommeil perturbé, oppression, tension, etc.). Et ainsi, la stagnation de Qi peut s’accompagner d’un vide de Qi.

L’IRRESOLUTION

« J’y vais ou je n’y vais pas ? ». L’irrésolution s’oppose à tout accomplissement, c’est l’immobilisme qui s’installe et qui fait obstacle au changement.

Tergiverser ce n’est pas mener une saine et sage réflexion, au contraire, hésiter est paralysant, c’est un état de rumination anxiogène.

LA VICTIMISATION

Qu’on se le dise, les autres ne sont en rien responsables de notre immobilisme.
« Faire tomber le blâme sur les autres revient à nous garantir une vie misérable » – Matthieu Ricard.
Opter pour une posture fataliste nous conduira inexorablement vers la désillusion et la souffrance.

RECHERCHE D’AUTOMATISMES RASSURANTS

Nous mettons en place toutes sortes de rituels qui nous rassurent et nous donnent l’illusion de maîtriser les choses. Nous faisons toujours nos courses aux mêmes endroits, nous cuisinons souvent les mêmes plats, à table chacun est assis à la même place à chaque repas, nous dormons toujours du même côté du lit, etc.

Nous avons tout un tas de bonnes raisons pour justifier l’utilité des ces automatismes : c’est pratique, ça évite de réfléchir ou de se casser la tête, … Mais surtout ils sont un frein à notre créativité et à notre capacité d’adaptation.

ET LA RAISON ALORS ?

Nous avons une multitude de bonnes raisons pour ne rien changer. Le changement étant une prise de risque, nous pourrions perdre en confort, avoir et pouvoir.

« Si je quitte mon job, j’aurai une baisse de revenu et nous ne pourrons plus partir 2 semaines à la mer l’été ».

Mais nous nous trompons de combat : nous privilégions le toujours plus au détriment du toujours mieux.  Nous perdons notre liberté.

Toutes ces bonnes raisons sont en fait de fausses excuses qui n’ont rien de rationnel au final. Est-ce rationnel que de supporter toute l’année un travail qui nous rend malheureux ou que nous n’aimons pas pour se payer 2 semaines de vacances à la mer ? Non bien sûr !

LA CULPABILITE

Si nous supportons ces conditions qui ne nous conviennent pas sans broncher c’est aussi parce que nous culpabilisons rien qu’à l’idée de tout changer. Nous craignons de perturber,  frustrer ou faire souffrir notre entourage. Alors nous préférons souffrir nous-même…

Pourtant la culpabilité n’est pas un bon moteur dans notre existence. Il s’agit d’un sentiment stérile qui constitue une source inutile de douleur. Elle détériore notre estime de soi et nous fait ainsi douter de notre capacité à changer.

LA PEUR DE L’INCONNU ET DE L’ECHEC

Nous l’avons vu, nous mettons en place des mécanismes connus pour nous donner une impression de maîtrise. Or changer c’est aller vers l’inconnu, et nous le savons tous, nous avons peur de ce que nous ne connaissons pas. Mais quoique nous fassions, des situations inconnues nous en vivrons coute que coute tout au long de notre vie, alors autant en être l’auteur par nos actes de changement !

Nous avons tendance, en France, à vivre l’échec comme une maladie honteuse. Ailleurs, c’est un passage vers la réussite.
Du coup, pour éviter d’échouer, nous ne tentons rien. Mais il n’y a pas de pire échec que de ne pas essayer. Ne pas oser c’est s’imposer d’emblée l’échec.
En revanche, prendre le risque d’échouer c’est progresser, c’est la meilleure façon de ne pas faillir  et cela permet de trouver sa juste place.

“J’AI TOUT POUR ETRE HEUREUX !”

Lorsque nous commençons à dire ce genre de phrase c’est que notre comportement est en décalage avec nos aspirations profondes et que nous essayons de nous convaincre du contraire. Cette attitude, sous des apparences protectrices, consiste à nier nos émotions et nos pensées. A la longue, c’est le corps qui va parler  par toutes sortes de maux, des plus bénins aux plus complexes.


ET SI NOUS ESSAYIONS ?

“NE SOYEZ PAS OBSEDES PAR LA VICTOIRE ;
SONGEZ PLUTOT A NE PAS PERDRE”

Maître Gichin Funakoshi le « père du karaté ».

Etre obsédés par la victoire nourrit un optimisme excessif source d’impatience et d’irritabilité et nous fait perdre toute notion d’humilité. Cette attitude est un frein au changement et conduit vers une impasse, celle de la désillusion. Etre focalisés sur la victoire, réduit le champ des possibles et ne permet pas de développer ce qu’il y a de bien en nous.

L’attitude la plus fine consiste à se résoudre avec détermination à ne pas perdre, quelque soit la difficulté. C’est prendre conscience de nos forces et développer des ressources et des convictions inébranlables. Cette posture permet d’accueillir les opportunités et de s’adapter au changement.

C’est ainsi accepter notre vulnérabilité et aimer notre fragilité pour en faire des atouts uniques.

PRENDRE LES COMMANDES

Prendre des risques c’est essentiel. Ne pas en prendre est un risque encore plus grand.

Oser permet de sortir du fatalisme (c’est la faute des autres, de la crise, …)  en étant aux manettes de notre existence pour être pleinement auteur et acteur de notre vie.

Et au final, osez prendre le risque du changement augmente notre confiance en l’avenir.

ET EN CAS D’ECHEC ALORS ?

L’échec ne signe pas la fin d’un cycle mais le début d’une nouvelle opportunité.
J’aime beaucoup ce proverbe japonais qui dit « tomber 7 fois et se relever 8 » (nana korobi ya oki  – 七転八起).
Accueillir l’échec, c’est la meilleure façon de ne pas échouer et surtout c’est aller à l’assaut de notre liberté !

APPRENDRE A BIEN SE CONNAITRE

Il est nécessaire de prendre le temps de réfléchir à ces deux questions et d’y répondre avec sincérité : « Qui suis-je ? » « Que voudrais-je devenir ? ». Je vous invite à faire vos réponses par écrit et d’y revenir de temps à autre. C’est important car vous constaterez que nous finissons par devenir ce que nous croyons être…

A L’ATTAAAAAAAAQUE !

Le changement nécessite du courage pour transformer une intention en action. Mais comme le disait Alain : « Le secret de l’action, c’est de s’y mettre » !

Donc à un moment il faut en finir avec la phase de réflexion et foncer et vous verrez combien vous en avez dans le ventre, c’est-à-dire bien plus que vous ne l’imaginez.

ET LES AUTRES ALORS ?

Initier un changement, nous l’avons vu, n’est pas chose aisée, il est alors utile d’aller à la rencontre d’autres personnes qui sont « passées par là » pour échanger et s’inspirer de leurs réussites.


UN CHANGEMENT PEUT EN CACHER UN AUTRE…

S’engager à changer est un challenge car nous devons faire tomber tous les obstacles que nous avons dressés sur notre chemin. Mais une fois un changement opéré, des barrières vont tomber au passage et permettre à un autre besoin de changement de pointer le bout de son nez…


J’ai opéré des changements importants dans ma vie que ce soit sur le plan personnel ou professionnel. J’ai eu peur, j’ai douté, j’ai culpabilisé, j’ai tergiversé et cela à très haute dose ( !)  mais si c’était à refaire, je le referais. Avoir pris mon courage à deux mains pour « y aller » m’a permis de croire en moi et d’être qui je suis aujourd’hui c’est à dire celle que je voulais devenir…