FAUT-IL VRAIMENT SORTIR
DE SA ZONE DE CONFORT ?

Crédit photo : pixabay

Depuis quelques années, on nous parle beaucoup, beaucoup, de cette fameuse zone de confort. Cette notion a longtemps provoqué un malaise en moi que je n’arrivais pas à démêler. Même si j’en comprenais l’utilité, une grande confusion m’habitait.

Rester dans cette zone de confort, on le sait, n’est pas bon. Quand on pense à cette histoire de la grenouille on ne peut qu’en être convaincu. Vous savez, cette grenouille qui nage tranquillement dans une marmite remplie d’eau froide et que l’on met à chauffer doucement. La grenouille finit par cuire sans s’être rendu compte de rien.

Aussi, j’en ai bassiné des gens avec les (imaginez une petite voix nasillarde, ça marche mieux)  « il faut que tu sortes de ta zone de confort », en commençant par mes enfants mais, depuis, ils ont fugué !

En définitive c’est à moi que je m’adressais, et j’imaginais que si j’arrivais à convaincre les autres, j’arriverais à me convaincre moi-même. C’est quand-même fou ces mécanismes inconscients ! Oui ça m’arrange bien de dire que ce n’est pas moi mais mon inconscient…

Alors bon sang, comment appréhender cette notion ? Faut-il sauter dans le grand bain de l’inconnu ou rester sur ce que l’on connait et qui est rassurant ?

Je vous partage ma réflexion sur le sujet…


« C’EST PAS COMPLIQUE ! »

Il faut reconnaître que les conseils pour sortir de sa zone de confort sont souvent vécus comme des injonctions. En gros, celui qui reste tanké dans l’immobilisme est un gros nul ! Et puis, histoire d’enfoncer le clou, la façon dont ils sont dispensés, donnent l’illusion de la simplicité. « Maintenant que t’as compris l’importance de sortir de ta zone de confort, eh ben pourquoi tu l’fais pas ? C’est pas compliqué, non ? ». On a l’impression qu’il suffit de le décréter pour que tout se déroule comme sur des roulettes. Mais bordel, chambouler l’ordre établi ça fout la trouille ! C’est plombant et d’autant plus avec la promesse qu’il y a derrière, puisqu’il paraît que c’est une voie d’accès au bonheur. 

C’est là que je commence petit à petit à comprendre mon malaise, je me sens manipulée par ce diktat. 


QUAND LA CULPABILITE S’EN MELE

Si je ne bouge pas, que je reste figée, je ne m’autorise pas au bonheur. Et donc si je suis malheureuse, c’est ma faute, j’avais qu’à sortir de ma zone de confort, nom d’un chien ! Résultat des courses, je culpabilise à mort. Cette mauvaise conscience va encore plus me figer, alors pour m’en sortir je vais procrastiner. « Non, non t’inquiète, j’vais bouger mais demain ». 

J’ai ainsi intégré que la culpabilité n’est pas un moteur puisqu’elle va encore plus m’engluer dans la passivité.

Et pendant que je me pose un milliard de questions, que je culpabilise, que je me vautre dans une voluptueuse procrastination, que se passe t-il ? Justement, rien. Je n’agis pas. Alors, je vais re-culpabiliser un p’tit peu histoire que quelque chose arrive, un coup de pouce de l’extérieur par exemple, un miracle quoi. 


POUR LES AUTRES
C’EST PLUS FACILE

L’étape suivante c’est celle où nous allons passer une énergie folle à nous juger et nous comparer. « M’enfin, j’ai aucune volonté, machin il y est bien arrivé lui ! ».

C’est bien connu, pour les autres tout est plus simple, les solutions et les opportunités pleuvent à ne plus savoir qu’en faire, et tout ça, avec un timing qui frôle la perfection. Les salauds ! Alors que pour nous, c’est le désert, la chance ne semble pas nous sourire. On dirait que la vie s’acharne à nous mettre des bâtons dans les roues. C’est vrai quoi !

Résultat des courses, comment nous sentons-nous ? Lâche et médiocre. Ce qui ne va pas arranger notre affaire vous en conviendrez. 


EN MEDECINE CHINOISE

Lorsque que le Qi (énergie vitale) circule de façon fluide dans le corps, la digestion est bonne et l’esprit bien nourri, alors la circulation du Qi sera correcte et ainsi de suite. Tout va bien ! Ca c’est la version vieux sage heureux qui a tout compris à la vie, lui. 

Lorsque l’esprit n’est pas fluide (la prise de tête en fait), le Qi est bloqué, la digestion plus difficile et l’esprit pas correctement nourri et ainsi de suite. La bérézina donc ou loi de Murphy c’est comme vous préférez. Pourquoi ? Parce que si vous avez moins d’énergie et que l’esprit n’est pas bien nourri, où allez-vous trouver les ressources pour faire votre révolution ?

La première chose à faire donc, avant le grand chambardement, c’est de veiller à une bonne circulation du Qi par votre alimentation (ça c’est un gros sujet) et l’activité physique (c’est du lourd aussi). Ah, oui mais pour ça, il faut justement sortir de sa zone de confort ! Au secours, on va jamais s’en sortir ! 

Ce qui est important, c’est d’initier une mise en mouvement, aussi petit soit-il. Si, même cela vous semble difficile, je vous invite à contacter votre praticien pour une séance de médecine chinoise qui va s’attacher à la mise en mouvement correct du Qi, c’est un début. Sinon, j’entrevois quelques solutions pas révolutionnaires pour deux sous mais qui fonctionnent. Je vous les partage plus bas.

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DANS « ZONE DE CONFORT »,
IL Y A… « CONFORT » !

Qui a envie de quitter le confort pour l’inconnu et prendre le risque d’une situation peut-être pire encore ? A part un masochiste, un inconscient ou un psychopathe, je ne vois pas. Mais alors, est-ce que « zone de confort » est le terme approprié ?
Comment vont réagir ceux qui souffrent au travail, par exemple, quand on va doctement les encourager à sortir de leur zone de confort en changeant de boulot ? Sans quoi, ils vont continuer de souffrir et ils l’auront bien cherché ! 

Ils ne se sentiront pas reconnus dans leur souffrance si elle est nommée « confort », ils vont culpabiliser, se sentir faibles et sans courage. Est-ce que ce sont les ressources qui permettent d’avancer ?  Non, ils vont gentiment continuer de s’enfoncer un peu plus en nourrissant le secret espoir que dans leur job il y aura une éclaircie,… un jour.

Je le sais parce que je l’ai vécu. A la différence que personne n’est venu me dire de sortir de ma zone de confort. Je me suis très bien débrouillé toute seule pour m’auto-saboter. Ce qui m’a sauvée ? C’est que la situation a continué de se dégrader jusqu’à ce que j’ai un sursaut de survie d’abord et de vie ensuite.


IL EST CRUCIAL DE VIVRE SA VIE

Ainsi, s’il faut sortir d’une « zone » qui n’est, en définitive, pas bonne pour nous, c’est qu’elle n’est pas si confortable, non ? C’est donc une zone d’inconfort ! Alors plutôt que de « sortir de notre zone de confort », ne serait-il pas plus juste de chercher, à « entrer dans notre espace de vie » ?
C’est une vision qui jalonne mes articles comme un fil rouge. Pourquoi est-ce si important à mes yeux ? Parce que ça ouvre le champ des possibles. On ne cherche pas à quitter une situation, on choisit d’ouvrir une porte, d’entrer dans une nouvelle ère. Mais comme ça me fait tellement plus envie !

Le but est de se détacher du rôle, de la posture ou même parfois de l’imposture pour vivre sa vie.

C’est chouette ce que je viens d’écrire, ça paraît simple, n’est-ce pas ? Et pourtant, dès que l’on emprunte cette voie à sens unique vers la Vie, on entre dans une zone de fortes turbulences, on s’expose, on prend des risques. Effectivement, être dans l’évitement nous protège de ce tumulte, à très court terme. Mais cette inertie va à la longue être source d’insatisfaction, de frustration et d’anxiété.

Prendre le risque de changer demande des efforts et le dépassement de ses peurs. Mais au final, on se construit, on apprend à avoir confiance en soi et on est davantage paré pour de nouveaux défis, y compris ceux que la vie nous impose. C’est vertueux. Cependant, on a une fâcheuse tendance à sous estimer ce dont on est capable. 

Vous êtes capable de grandes choses !

« Je m’agace facilement parce que j’ai l’impression que les moments peuvent être plus forts, que les gens peuvent donner plus, que les échanges peuvent être plus intenses. Je suis agacé par la médiocrité des instants du quotidien et par la répétition qui s’installe pour peu qu’on n’y prête pas attention. Je ne veux pas avoir à dire : « Ce n’était donc que ça la vie ! » Je crois que j’aurais aimé être Merlin l’Enchanteur. »

Edouard Baer


PAR QUOI ON COMMENCE ALORS ?

Le piège, c’est de vouloir endosser un rôle, celui de l’image que l’on veut renvoyer. C’est une forme d’auto-manipulation qui empêche notre intuition et notre créativité de s’exprimer.

C’est pourquoi, avant de se lancer dans l’aventure, il est utile de s’interroger sur soi. En accompagnement, c’est la première étape,  faire émerger votre vibration intérieure ce qui réserve souvent de très belles surprises ! C’est elle qui va donner l’impulsion et le juste tempo pour la suite. Un projet vous titille, il revient souvent sur le devant de la scène ? Comment reconnaître s’il est bon pour vous ? Imaginez-vous ayant mis en oeuvre ce projet. Comment vous sentez-vous ? Ressentez-vous un sautillement intérieur ? Votre alliée la plus sûre sur ce cheminement, c’est votre intuition. Elle, elle sait ! 

Cette phase d’écoute intérieure se construit sur notre singularité. Ne cherchons pas à faire comme les autres parce que pour eux ça a marché. Misons sur qui nous sommes au plus profond de nous.
Je pratique la médecine chinoise depuis 2007 et déjà je pressentais le besoin d’élargir mon champ d’actions, mais sans vraiment trop savoir sous quelle forme.  Puis un jour, une consultante en soin TELIENE m’a demandé de l’accompagner dans son projet pro. Là tout s’est éclairé. J’ai compris pourquoi j’étais animée par l’écriture d’articles de blog où je m’interroge sur notre place dans le monde, alors que beaucoup s’attendaient à y trouver des conseils en médecine chinoise exclusivement. J’ai compris pourquoi dans mes consultations ou en atelier je mettais autant de coeur à transmettre mon énergie de vie. Enfin, j’ai compris ce qui me galvanise depuis mes débuts, c’est de croire très fort au beau potentiel de chacun. Sans quoi, j’aurais tout arrêté.

Alors maintenant, je vous invite à éviter de commencer vos phrases par « le problème c’est… ». Pourquoi gaspiller autant d’énergie à justifier pourquoi rien n’est possible ? En disant cela, nous nous déresponsabilisons ; ce n’est pas notre faute, c’est celle du problème. Ben oui, s’il n’y avait pas ce fichu problème il y a longtemps que nous aurions agit ! C’est comme le « j’ai pas le temps ! ».
Commençons plutôt nos phrases par « ce que j’aimerais c’est… » et exprimons-nous à la forme affirmative ensuite. Nous pourrions remplacer par exemple : « Le problème c’est que j’en ai tellement marre de mon boulot que je n’ai même plus l’énergie de chercher autre chose », par : « ce que j’aimerais, c’est un job pour lequel j’aurais du plaisir à me lever le matin et où je pourrais réaliser telle mission ».
C’est une sorte de tranquille re-programmation de notre logiciel intérieur.

Et puis, ne visons pas le sommet de la montagne tout de suite, allons au plus simple. Avant de nous laisser ensevelir par l’ampleur du projet, commençons par nous préoccuper des petites tâches, celles que nous saurons accomplir facilement et sans trop d’effort. Tout cela évidemment sans jamais lâcher l’affaire ! La patience et la persévérance sont des alliées précieuses.

Ensuite, plutôt que de chercher à sortir de notre zone de confort, sortons tout court ! Allons vers les autres, partageons des moments simples et pleins de chaleur. J’ai un coup au moral et la forme physique d’un tétraplégique ? J’appelle mes amis ou ma famille. Mais quand je parle d’ouverture aux autres, ce n’est pas pour les assommer avec mes soucis. Ressasser ne fait pas avancer, au contraire, à chaque fois que nous racontons nos ennuis, nous les revivons. Non, l’idée c’est de s’ouvrir aux autres et de se préoccuper d’eux, vraiment. Cela permet de sortir de son petit Moi. Que ça fait du bien ! 

S’ouvrir c’est aussi nourrir sa curiosité. Moi, j’adore les musées. L’art me touche, me fait me sentir connectée au monde. La démarche artistique m’inspire énormément sur la façon d’aborder mon quotidien. C’est comme ça que sans m’en rendre compte, la plupart des solutions m’apparaissent. 

Et vous, qu’est-ce qui vous anime et vous fait vous sentir vivant.e ?